Afin d'afficher un objectif de déficit de 3 % du PIB en 2017, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, compte sur les 4,5 milliards d'euros de coupes budgétaires annoncées la semaine dernière. Mais pas seulement. C'est le rapporteur général LR de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier, qui a découvert le pot aux roses. «L'atteinte de la cible de déficit fixée pour 2017 dépend directement, dans la trajectoire du gouvernement, d'une “bonne nouvelle” en recettes», révèle-t-il dans son rapport préalable au débat d'orientation des finances publiques.
En effet, Bercy a opportunément estimé que le rebond de croissance attendu cette année générerait davantage de rentrées fiscales et sociales que la normale. Ce que les économistes appellent «l'élasticité des recettes à la croissance économique» a en effet été estimé à 1,1 %, contre 1 % dans le programme de stabilité transmis par la France à Bruxelles en avril. Ce dixième de point supplémentaire, qui ne concerne à ce stade que la seule année 2017, n'est pas négligeable. Il permet d'inscrire dans les prévisions 2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires en 2017, a chiffré le sénateur.
Bercy défend pour sa part sa bonne foi. En période de reprise économique, les rentrées fiscales et sociales peuvent accélérer plus fortement que la croissance, y explique-t-on. Des premiers retours laisseraient ainsi espérer de très bonnes recettes de TVA et de droits de mutations (appelés frais de notaire) cette année.